• Casio PB-700 : mon 1er ordinateur de poche

    Article 5

     

    Publication originale le 25/5/2007

     

    Casio PB-700 : mon 1er ordinateur de poche

     

     

    Comment je l’ai eu

     

    Dans mon premier article, je vous avais parlé de ma découverte des ordinateurs de poche, en 1980. Ce n’est que 4 ans plus tard que j’ai finalement acheté d’occasion mon Casio PB-700 à mon jeune frère, qui voulait absolument s’offrir un Canon X-07. Pourquoi avoir attendu 4 ans ? Mais à cause du manque de moyens, pardi ! Cette machine coûtait 1700 FF de l’époque, ce qui fait 423 € (actualisé).

    Je crois que je l’avais payé à mon frère 200.- Frs alors qu’il en valait 300.- Frs neuf. Il était comme neuf et avec son interface cassette FA-4, donc c’était une bonne affaire.

     

     

     

     

    Photo 1 : Casio PB-700

     

    Les concurrents

     

    Puisque je m’étais enfin décidé, non pas que je sois indécis mais désargenté, à faire l’achat d’un ordinateur de poche, pourquoi ai-je finalement accepté ce que me proposait mon frère, comparé à ce qu’on trouvait alors sur le marché ?

    Si vous vous souvenez, le Sharp PC 1500 coûtait environ 500.- Frs en 1983 (2300 FF soit 614 € actuels), ce qui est énorme ! Bien sûr je préférais le Sharp, mais quel prix ! Chez les concurrents, qu’y avait-il ? Le HP 75C puis le HP 75D. Des monstres de puissance, de par leurs options, leurs connections possibles, y compris sur un moniteur et des imprimantes de bureau (A4) et tables traçantes, leurs modules d’extensions, et leur…prix : 10000 FF (de 1983, soit 2673 € actuels) !!!

    Donc trop cher.

    Finalement cet achat était le meilleur rapport qualité/prix ou plus précisément (car je n’aime pas les compromis) la meilleure qualité et le meilleur prix.

     

    A côté de cela, le Casio PB-700 disposait de beaucoup d’atouts : un écran de 4 lignes de 20 caractères et la possibilité d’étendre la mémoire à 16 ko, ce qui, à l’époque, était absolument dingue, 10 zones de programmes, les interfaces FA-10 et FA-11 avec imprimante large, enregistreur de cassette intégré etc.

     

    En 1984 les ordinateurs familiaux avaient 64 ko (par exemple le Commodore 64, un des plus populaires), ce qui n’est que 4 fois supérieur au Casio PB-700. Ces pockets talonnaient donc en possibilités les ordinateurs fixes. En fait je pense pouvoir dire qu’ils n’étaient pas concurrents, mais plutôt complémentaires. Pourquoi ? Eh bien, pour les étudiants dans les branches scientifiques (en 1984), il fallait avoir une calculatrice programmable ou un ordinateur de poche performant pour l’école, et souvent pour s’amuser ils avaient, à la maison, un Commodore 64, ou Sinclair Spectrum, un Amstrad CPC 464, un Dragon 64 etc, ou, s’ils étaient plus fortunés, carrément un Apple 2c ou un Apple Macintosh, les 2 derniers étant plutôt ce qu’on appelait des ordinateurs « professionnels ».

     

    Liste de mon matériel

     

    Ayant reçu « mon » Casio, j’ai fait le tour du propriétaire : pour les 200.- Frs, j’ai eu l’ordinateur avec sa housse en simili-cuir un peu trop mou, l’interface cassette FA-4 pour effectuer des sauvegardes, le manuel d’utilisation intitulé :  « Casio PB-700, randonnée au pays du Basic ».

     

     

     

      

    Photo 2 : Casio PB-700 et mes accessoires

     

     

    Au début je ne voyais pas à quoi pouvait bien me servir cette interface (sans imprimante), mais plus tard, quand il s’est agi d’écrire des programmes de plus en plus longs de 5 ko, j’ai regardé la chose d’un autre œil. Imaginons que je doive effacer plusieurs de mes programmes pour avoir la place pour en écrire d’autres et que plus tard, j’aie envie de réinstaller mes premiers programmes. La solution, jusqu’ici, était de tout recopier à la main pendant des heures parfois. Grâce à cette interface connectée à un enregistreur de cassettes, il suffisait de quelques minutes seulement pour recharger en mémoire mes programmes.

    Maintenant, en 2007, cela semble tellement évident, on fait cela tous les jours avec des disquettes ou avec des clés USB, mais à l’époque, pour un petit ordinateur de poche programmable en Basic, c’était absolument nouveau et génial !

    A remarquer que le tout premier ordinateur de poche, le Sharp PC-1211 avait déjà son interface-imprimante dédiée.

     

    Au fil du temps, j’ai complété ma machine. 3 modules de mémoire OR-4, un livre de jeux : « Faites vos jeux sur PB-700 ». J’ai gardé mes 2 plaquettes publicitaires de l’époque, et surtout j’ai encore tous les listings de mes programmes : 60 en tout sont sauvegardés sur cassette, et une partie « imprimés à la main ».

     

     

    Boîte de protection

     

    Bon, quand j’ai eu cette machine, je me suis mis à apprendre à pianoter dessus mes premiers programmes, et je dois dire que c’est vraiment plus simple que les Sharp. Avec un écran de 4 lignes, entièrement matriciel, on peut vraiment travailler sur ses listings et utiliser les graphismes.

    Je dois avouer qu’à ce moment, j’ai eu une inquiétude à le prendre à l’école. Pour 2 raisons : le risque de l’abîmer et le risque de fauche.

    Pour le risque de me le faire voler, je n’étais pas très tranquille, mais comme j’étais le seul à avoir un ordinateur de poche dans une classe de 20 étudiants, tout le monde se connaissant, un de mes « si gentils collègues » aurait été très con de me le faucher. En classe donc, je le conservais caché dans ma serviette et je ne le sortais que lorsqu’il y avait des calculs à faire. J’aurais pu le laisser à la maison, mais alors à quoi aurait servi un « ordinateur de poche-fait-exeprès-pour le prendre-à-l’école » ? Par contre, quand on était dans les grands auditoires de 250 personnes pour les cours communs de math, chimie et physique, j’évitais de le montrer (pour suivre un cours, pas besoin de cela) et je ne laissais pas ma serviette sans surveillance.

     

    Pour le risque de l’abîmer, c’était autre chose. Comme je l’ai déjà dit, l’étui ne protégeait que contre la poussière et les rayures. Mais contre les chocs que subissent les serviettes d’étudiants en les posant par terre, en recevant des coups de pieds de tous les maladroits alentour etc. Que faire ? J’ai d’abord cherché un étui en métal, quelque chose de « blindé », mais sans succès. J’ai donc construit une boîte de protection en bois lamellé-collé fin, recouverte entièrement de cuir couleur turquoise. L’attache de fermeture était en velcro, et cela a tenu de longues années.

     

     

     

      

    Photo 3 : ma boîte en bois recouverte de cuir, extérieur et intérieur

     

     

     

     

    Photo 4 : la boîte ouverte, comme un écrin pour ce petit bijou

     

     

    En classe, quand on entendait « Scrrrrrratchhhhhhhhhhh », tout le mode savait que je dégainais ma machine.

    Cette boîte a parfaitement rempli son office : si mon Casio est dans un état de neuf aujourd’hui, c’est grâce à cette protection.

     

    Caractéristiques techniques

     

    La caractéristique principale du Casio PB-700, je dirais que c’est son écran graphique de 4 lignes de 20 caractères, qui est en fait une seule matrice de 160 points sur 32 points. Cet écran saute aux yeux, si je puis dire, dès qu’on voit la machine. Pensez donc. A ma connaissance, il n’y a que l’Epson HX-20 (sorti en 1982) qui en ait un identique. Les Sharp  PC-1600, Sharp PC-1350 et Sharp PC-1360 ne sont venus que plus tard, vers 1986 je crois. Chez HP, ils n’ont eu que 2 ordinateurs de poche en Basic (les HP-75C et HP 71b), et avec des écrans d’une seule ligne (mais connectable à une télé, je suis d’accord). Le Canon X-07 que mon frère a acheté est sorti courant 1984, un peu plus tard. Donc ce Casio PB-700 était, je pense, le premier ordinateur « de poche » ayant un écran aussi grand (l’Epson n’étant pas de poche, ou alors une très grande poche au format A4 ;-).

    Cet écran, loin d’être un gadget, permettait une grande facilité d’édition. On voyait d’un seul coup d’œil quelles étaient les lignes au-dessus et celles au-dessous.

     

    Toutes les touches alphanumériques donnent accès à une des fonctions Basic les plus utilisées, soit 26 fonctions. C’est à l’usage très pratique.

     

    L’alimentation est constituée de 4 piles AA, ce qui est le mieux à mon avis. On peut sûrement mettre à la place des accus AA.

     

    La mémoire vive est de 2,8 ko utilisateur, c’est franchement peu par rapport aux premiers modèles (le Sharp PC-1211 avait 1424 octets en 1980). En fait ces petits galopins de chez Casio se sont dits qu’il valait mieux vendre des modules d’extension de mémoire en option, histoire de se sucrer encore un coup au passage. C’est ce que j’ai fait. J’ai acheté 1 module Casio OR-4 de 4 ko, puis un deuxième, puis un troisième. Le coût était de 89.- Frs pièce (450 FF, soit 112 € actuels), ce qui portait le facture finale à environ 570.- Frs, soit presque le double du prix de la machine seule ! Mais bon, je dois dire que cela en valait vraiment la peine. La mémoire totale arrive alors à 16 ko, du jamais vu !

     

     

     

      

    Photo 5 : face arrière du Casio PB-700 ouverte

     

     

     

     

    Photo 6 : les 3 modules d’extension de mémoire Casio OR-4

     

     

    Le Casio PB-700 a un haut parleur, ce qui ne veut pas dire qu’on peut y programmer de la musique, comme sur l’Epson HX-20, mais seulement 2 tons : BEEP 0 et BEEP 1. C’est tout. Pour faire PIN-PON, c’est génial, mais pour la Cinquième symphonie de Beethoven, c’est un peu court, les gars de chez Casio !!

     

    Les variables peuvent avoir 2 lettres, ce qui n’est pas mieux que le Sharp PC-1500, mais suffisant. Les tableaux sont à 2 dimensions, mais qui en emploie plus ?

    La fonction SYSTEM indique la mémoire vive restante, mais aussi les zones de programmes utilisées et celles qui sont vides. C’est très pratique.

     

     

     

      

    Photo 7 : commande « SYSTEM », les 10 zones de programmes sont vides, et il y a 15152 octets libres.

     

     

    Bien sûr il y a les 3 modes angulaires, degrés radians et grades (utiles pour les géomètres), le traitement de chaînes de caractères. Une des fonctions intéressantes est la possibilité de mettre un mot de passe, pour éviter de modifier un programme par inadvertance, et ceci pour chacune des 10 zones de programmes.

    Les programmeurs spécialistes regretteront l’absence de langage machine. À l’époque, je pensais que cela ne servait à rien, mais maintenant, en tant que collectionneur, j’aurais trouvé cela intéressant.

     

     

    Utilisation de ma machine

     

    J’en ai écrit des programmes, mais comme il y a beaucoup à dire là-dessus aussi, je pense que cela fera l’objet d’un autre article.

     

     

     

      

    Photo 8 : listing du programme « Matrice », écrit à la main. Page 1 sur 5

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Septembre 2014 à 06:03

    Je trouve particulièrement agréable de lire l'histoire de l'arrivée de ta 1e machine dans ta vie, son utilisation, les réflexions qui l'ont accompagnée et l'étui de protection est toujours efficace !


    Ta Michou

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    2
    David
    Lundi 6 Avril 2015 à 19:38

    Salut


    back to the future with PB700. 


     


    J'aimerais bien trouver des fans de cette machine. 


    Contactez-moi sur mon adresse mail. 


    'Bien amicalement. 

    3
    pjil
    Lundi 2 Octobre 2017 à 17:20

    Salut !

    je possède aussi un PB-700 depuis ... qu'il est sorti !

    je l'avais eu avec le module imprimante FA-10

    et je le possède toujours.

     

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